Invasion de la RDC par le Rwanda : la SADC s’y mêle et annonce le déploiement de ses troupes
La situation sécuritaire qui prévaut en République démocratique du Congo continue d’alimenter des inquiétudes au regard des solutions proposées par Kinshasa et surtout de la sincérité des acteurs impliqués pour ramener la paix.
En invitant les troupes de l’EAC sur le territoire congolais, Kinshasa a en réalité fait entrer le loup dans la bergerie. Trop tard ? Félix Tshisekedi n’y croit pas. Après la méfiance affichée entre le président congolais et le East African Community (EAC) qui lui avait pourtant tendu un piège, celui-ci s’est très vite tourné vers le traditionnel soutien de la RDC, la SADC. Cette organisation régionale dont les pays n’ont pas des groupes armés directement identifiés et impliqués dans la tragédie qui ravage l’Est de la RDC semble avoir plus à gagner dans un Congo stable que dans le chaos.
Conduite par le Chef d’Etat Major général de la Namibie, le Général Pinehas Martin, une délégation des officiers des pays membres de la SADC est en mission à Goma, au Nord-kivu, visiblement pour un potentiel déploiement des troupes en appui aux FARADC. Cette solution alternative choisie par la RDC n’est pas du goût de ses voisins de l’EAC mais inspire confiance aux congolais par rapport à toutes les inquiétudes qu’ils nourrissent face aux troupes kanyannes déjà présentes au Nord-kivu. La grande question reste cependant : jusqu’où ira la RDC dans cette aventure ?
Devant la presse, le Général namibien Pinehas Martin a déclaré : « Nous sommes ici dans la mission qui a été sanctionnée par les Chefs d’Etat des pays membres de la SADC dans le cadre des efforts visant à assister nos frères de la République démocratique du Congo pour évaluer la situation sécuritaire qui prévaut dans la partie Est de la RDC afin de prendre des mesures pour imposer la paix».
Plusieurs analystes ont trouvé dans le comportement du président Félix Tshisekedi d’écarter toute négociation directe avec le M23, l’influence de l’Angola, du Zimbabwe et surtout de l’Afrique du Sud qui s’est toujours agassée du leadership agressif de Paul Kagame dans la région des Grands Lacs.
Pour quelle durée, l’armée rwandaise pourra-t-elle encore entretenir le chaos à l’Est de la RDC ? Quoi qu’il en soit, la solution à ce carnage ne viendra ni de la SADC, moins encore de l’EAC mais d’une armée congolaise républicaine, entraînée et mieux équipée.
Delphin Murhabazi
