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RDC : engagée sur plusieurs fronts en Afrique, l’armée rwandaise accuse un problème d’effectifs et cède aux frappes des FARDC à Rutshuru

Selon les dernières statistiques du site atlasocio.com, l’armée rwandaise compte 33 000 hommes et d’autres sources rapportent un effectif moyen de 29 000 hommes. La restructuration du RDF a permis au président rwandais de rajeunir son armée avec un effectif nationaliste et acquis à sa cause mais n’a pas pour autant délivré le RDF du vieux démon de la discrimination incarné par le FPR.

Depuis la levée de l’embargo sur les armes qui pesait sur la République démocratique du Congo avec principalement la complicité active de la France et de la Grande Bretagne, l’armée rwandaise, le RDF, subit d’énormes revers et des pertes sur les fronts aux côtés des terroristes du M23 dans le territoire de Rutshuru. L’acquisition de nouveaux matériels militaires adaptés au contexte de cette guerre, l’entraînement des militaires congolais engagés au front et la réorganisation de la chaîne de commandement des FARDC ont complètement bouleversé les calculs de Kigali qui fait désormais face à une armée mieux organisée et motivée.

« Qui trop embrasse mal étreint »

Engagés sur plusieurs fronts en Afrique sous la bannière des Nations Unies et dans des missions parfois privées de Paul Kagame comme au Mozambique pour sécuriser les investissements du géant français Total, l’armée rwandaise accuse un sérieux problème d’effectifs et l’homme fort de Kigali n’est pas aussi bête pour se dépouiller de tous les militaires et laisser son Rwanda fragile entre les mains des policiers et des civils. Le président rwandais n’a jamais été aussi bavard qu’il l’est devenu de nos jours. Il n’arrive plus à cacher son malaise. Ses dernières interventions face aux diplomates accrédités à Kigali ont laissé transparaître un homme étouffé.

Désormais, le président rwandais compte sur les troupes de l’EAC qui devraient occuper les espaces conquis par les terroristes du M23/RDF pour leur permettre de se déployer sur d’autres fronts. Là aussi, les émotions du président Tshisekedi qui devient de plus en plus imprévisible et sourd face à ses homologues de la région, ont court-circuité cette démarche. Les troupes de l’EAC doivent désormais s’engager au front avec les FARDC et tous les espaces conquis doivent être sous contrôle conjoint de la force EAC et des FARDC. De l’autre côté, en excluant toute voie de négociation avec le M23, Félix Tshisekedi privilégie la force et pousse les FARDC à reconquérir toutes les zones occupées par le M23 avant leur retrait. L’équation connaît chaque jour de nouvelles variables qui enrage l’homme de Kigali.

La période du 07 au 12 février a été particulièrement tragique pour l’armée rwandaise qui a perdu des dizaines de soldats dans les offensives lancées par les FARDC soutenues par des instructeurs militaires turcs et russes.

Initialement appuyée par l’Ouganda qui devrait, en plus de la logistique, fournir des troupes au M23, l’armée rwandaise fait face à la réticence de Museveni qui continue de dépenser des millions pour se mettre à l’abris des ADF, sa traditionnelle menace. Si le Rwanda s’est toujours appuyé sur les FDLR pour justifier ses multiples invasions de la RDC, Museveni de son côté a toujours considéré les ADF comme une menace réelle qui peut être exploitée par n’importe lequel de ses détracteurs pour renverser son régime. L’Ouganda est engagé aux côtés du M23 dans le territoire de Rutshuru en fournissant du matériel militaire et quelques officiers pour la conduite des troupes sur terrain mais sur la ligne de front, ce sont les jeunes rwandais qui servent de chair à canon. Les familles rwandaises pourvoyeuses des troupes continuent de payer le lourd tribut d’une guerre qui ne profite qu’à la famille Kagame.

La guerre a changé de nature et le M23/RDF, malgré les renforts dont il bénéficie chaque jour, ne peut plus tenir face à la puissance de feu des FARDC à moins que l’Ouganda ne s’engage activement à fournir des troupes supplémentaires.

La Rédaction

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