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Sud-kivu : Comment Théo NGWABIDJE est tombé sous le regard impuissant de Bahati Lukwebo ? le dessous des cartes

Après plusieurs mois de tractations entre le gouverneur Théo Ngwabidje longtemps protégé par l’autorité morale de son parti (AFDC) et actuel président du Sénat, Modeste BAHATI LUKWEBO, les députés provinciaux du Sud-kivu viennent enfin de voter pour le départ du chef de l’exécutif provincial.

Dans la douleur, 33 députés sur 28 ont voté pour la destitution de Monsieur Théo NGWABIDJE embourbé dans des scandales de détournement des deniers publics et d’exploitation illicite des minerais dans le territoire de Mwenga.

Plusieurs observateurs de la société civile ont longtemps dénoncé la main mise de l’actuel président du Sénat sur la province du Sud-kivu pour faciliter ses activités commerciales dans divers domaines. Le patron de l’AFDC, a réussi à jouer dans des petits intervalles laissés d’abord par le FCC de Joseph Kabila, ensuite par la chirurgie politique qui a quasi désactivé le leader de l’UNC, pour asseoir son influence et imposer ainsi sa règle de jeu sur le terrain politique du Sud-kivu.

Qu’est-ce qui s’est passé ?

Toutes les cameras sont tournées vers le Sud-kivu depuis le début du feuilleton Mwenga. La presse locale et mêmes des médias internationaux s’y intéressent. Tous les mouvements et tous les gestes sont interceptés et facilement déchiffrables. Impossible de passer inaperçu.

Tout soutien de Kinshasa à Théo NGWABIDJE était synonyme de soutien aux chinois et par voie de conséquence, un appui à l’exploitation illicite des minerais dans le territoire de Mwenga avec tous ses effets sur la sécurité et l’environnement. Même la corruption devrait se faire avec des précisions millimétrées pour éviter d’aggraver une situation qui du reste était déjà très fragile.

Kinshasa dans le dilemme, le moment était donc propice pour les députés provinciaux qui n’avaient que la seule journée du 02 décembre 2021 pour sauver le bureau de l’Assemblée provinciale des manœuvres qui tendaient à le neutraliser

Sur un terrain où se battent américains et chinois en plein jour, aucun secouriste ne pouvait ouvertement prendre le risque de tendre la main à un gouverneur dont le nom a été exposé sur le toit de la République lors de la récente plénière tenue à l’Assemblée nationale. La marge de manœuvre du Professeur Lukwebo était très réduite pour éteindre ce feu qui avait échappé aux pompiers dès le premier jour.

Delphin MURHABAZI/Analyste

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